La Planète des singes (Planet of the Apes)

Sorti sur les écrans en 1968 et réalisé par Franklin J. Schnaffer (à qui l'on doit également Patton ou Papillon), Planet of the apes compte parmi ces films de Science-Fiction qui ont marqué leur époque et, d'une certaine manière, ont révolutionné le genre. Cependant, si l'on compare le film à 2001, sorti la même année, on mesure combien Kubrick était en avance sur son époque, et le film de Schnaffer prend subitement un coup de vieux... Il serait néanmoins ridicule de le déconsidérer, car il demeure quarante ans plus tard une oeuvre toujours aussi vivace et convaincante.



N'ayant jamais eu l'occasion de lire le roman de Pierre Boulle (qui, pour la petite anecdote, est également l'auteur du Pont de la rivière Kwaï, c'est vous dire si Hollywood lui est reconnaissante...), je ne prendrais pas le risque de juger de la fidélité de l'adaptation. Mais il se dégage quelque chose de très littéraire de ce film... Peut-être est-ce dû à ses dialogues, bien souvent empesés et qui, disons-le, ont pris un sérieux coup de vieux. Peut-être cela vient-il aussi du fait que le film, tout en construisant une histoire de pure science-fiction, s'amuse à la satire, en dénonçant ouvertement les théories créationnistes... Etonnant, de la part d'un film américain grand public des années 60, mais qui s'en plaindra ?



Bref, ce film nous raconte un groupe de trois spationautes qui se sont portés volontaire pour une mission fondamentale et atterisse sur une planète inconnue après un long voyage dans l'espace. Long, c'est peu dire : le film adopte une théorie selon laquelle le temps s'écoulerait moins vite dans le vide interstellaire que sur Terre. De fait, nos astronautes ont dormi quelque chose comme une année ou deux, mais plusieurs milliers d'années se sont passées sur leur planète d'origine. Je n'ai pas lu Einstein dans le texte, donc je ne me prononcerai pas sur cette théorie. Toujours est-il que nos braves héros déboulent dans un monde où les hommes sont de pauvres troglodytes incapables de prononcer un mot, et où les singes sont au sommet de l'évolution, et maîtrisent un anglais impeccable... Je n'ai pas envie de raconter le reste du film tant il est agréable à découvrir, et pour ce qui est de la fin, elle demeure ancrée à jamais dans l'histoire du cinéma...



On notera que les maquillages sont plutôt réussis. Bien sûr, à l'heure du numérique, on peut toujours dire que les masques de singes sont mal faits et patati patata, mais à moins d'être un snob doublé d'un ignorant, on ne peut nier que cela fonctionne et ne nuit en aucun cas à la réception du film. On marche. On y croit. Et c'est tout ce que demande un spectateur lambda, non ?

Bref, La Planète des singes est un grand classique qu'il serait dommage de se priver de regarder. Il compte ce qu'il faut d'action, d'humour, de sentiments, de réflexion, le tout avec un dosage subtil comme je les aime. J'avoue ne pas avoir grand chose d'autre à dire concernant ce film sinon : voyez-le, il vaut le détour !



Une chose est sûre : il vaut bien mieux que la version de Burton réalisée en 2001. C'est un film à la fois prenant et intelligent, qui sait divertir sans jamais nous prendre pour des cons. Alors faites l'effort d'oublier un peu la lourdeur de certains dialogues, appréciez la réalisation habile de Schnaffer, et régalez vous ! — Et, bien entendu, si vous avez déjà vu ce film, venez nous dire ce que vous en pensez!

C'est un bon film, mais ça fait pas mal d'années que je l'ai pas vu. Pour le remake, je l'ai pas vu. Je n'ai lu que LE PONT DE LA RIVIÈRE KWAÏ de l'auteur du roman.

Pour ma part ce film est culte et son remake sent atrocement le réchauffé mais surtout l'intensité n'y est plus, au profit de l'action dommage.

J'ai vu un bout du remake de Burton à la TV récemment et ca m'a pas emballé mais promis je m'essairai à ce film prochainement .

Un grand classique que La Planète des Singes ! J'ai grandi avec, c'est dire s'il m'a marqué Et la référence à Darwin est vraiment très intéressante. Le remake ne vaut pas ce chef-d'oeuvre, bien entendu, mais bon je considére le remake comme un film d'action/aventure comme les autres et qui se regarde assez facilement.

Par contre, un truc que je voulais savoir, Ferdinand, pour ta critique, t'es-tu appuyé sur les 5 films ou juste sur le premier ? Car j'apprécie grandement les 4 autres films de La Planète des Singes, surtout celui où les singes reviennent dans le présent.

Je n'ai vu que le premier, donc je ne me suis basé que sur celui-ci. C'est plus rationnel d'ailleurs : il serait étrange de juger un film en fonction de ses suites... Mais évidemment, on peut se faire influencer, ce qui n'est pas mon cas puisque, je l'avoue, j'ignorais même que ce film avait eu tant de suites...

Sérieusement ? Pourtant, les éditions VHS proposaient souvent les 5 films regroupés en un seul coffret. C'est d'ailleurs cette édition que mon père possède. Et il me semble que le coffret DVD a vu également le jour de cette façon. Concernant les suites, je les considère comme parties intégrantes du métrage original. Pour moi, La Planète des Singes est composé de 5 films, non d'un seul. Faut dire que j'ai toujours visionné les 5 d'un coup aussi. En tout cas, je suis étonné de voir que tu n'as pas vu les 4 suites de La Planète des Singes étant donné qu'elles font - à mon avis - parties du film premier.

Ben écoute, aux dernières nouvelles, La Planète des singes c'est La Planète des singes, pas La Planète des singes 2 3 4 et 5... Qu'il y ait des suites, d'accord, mais à la base c'est un film, l'adaptation d'un roman, et basta. Je comprends bien que tu as toujours vu ce coffret et que dés lors pour toi c'est un tout, mais pour moi La Planète des singes c'est un seul film, et ses suites ce sont des suites, et rien d'autre. D'ailleurs, je n'ai jamais vu une seule référence aux suites de la Planète des singes nulle part, alors qu'on trouve beaucoup de clins d'oeil à ce film de 1968, preuve me semble t-il que c'est avant tout cet opus qui a marqué l'histoire du cinéma SF. Mais quoiqu'il en soit, non je ne pense pas qu'on puisse dire que les 4 suites font partie du film premier. Ou dans ce cas, c'est considérer 2010 comme faisant partie de 2001 (ce qui serait absurde), ou bien L'Exorciste 2 comme faisant partie du 1 (ce qui serait une hérésie passible de mort...) Bref, ce que j'essaye de dire dans des formules sans queue ni tête (sorry, je suis fatigué) c'est qu'à mes yeux les films sont des oeuvres indépendantes, qu'elles soient des suites ou non, ou en tout cas doivent être jugées indépendamment les unes des autres.

Oui, tout à fait. Et à vrai dire, mon jugement est erroné puisque je considère les 5 volumes de La Planète des Singes comme un seul et même bloc au même titre que Retour Vers le Futur, étant donné que j'ai souvent vu ces films d'un seul trait. Cela dit, les suites de La Planète des Singes ne sont pas des opus faiblards et inintéressants, bien au contraire. La raison pour laquelle je pense qu'ils font parties intégrantes du film original est qu'elles s'intègrent parfaitement à l'histoire et suscitent beaucoup d'intérêt. Elles se doivent d'être vues, surtout lorsqu'on a apprécié le premier métrage. Par contre, il me semble que Heston ne figure plus dans le casting. Cependant, je peux me tromper...

En comparaison pour ceux qui l'ont vus que vaut le remake de Tim BURTON ?

Moi, j'ai bien aimé le faux-remake de Burton mais ça n'a strictement rien à voir avec l'original tellement magique et culte tout simplement.

Le remake de Burton n'a absolument rien à voir. C'est de la science-fiction pur divertissement.
Le film original dégage un enjeu politique et une aura dramatique intense. J'adore La Planète des Singes (originale) et Les Evadés de la Planète des Singes. Par contre, La Bataille de la Planète des Singes (le 5) est ridicule.

Au fait, ce topic devrait être décalé vers la section Fantastique/Thriller et autres, il n'a rien à faire dans la veine horrifique.

J'avais demandé l'avis des membres sur ce forum concernant l'endroit où mettre ce topic, et Matt comme X-Files m'ont conseillé Films cultes... Il y a sa place de toute manière... Ce n'est pas un film d'horreur, mais c'est un film culte... Bref...

D'accord...

Mais je t'accorde qu'on s'y perd... D'ailleurs, le topic sur 2001 est, lui, dans la section Films SF... Alors que c'est clairement un film culte...

Un film culte a le droit de figurer dans la rubrique des films Fantastique/Thriller/SF ect... mais bon, si vous l'avez décidé à plusieurs, restons-en là.

Je viens de lire (enfin !) La Planète des singes de Pierre Boulle et je suis assez surpris : je pensais vraiment que le film était une adaptation fidèle du roman mais pas du tout. Il s'agit bien plus d'une variation sur le même thème que d'une véritable adaptation d'ailleurs. Ce qui permet d'apprécier le talent des scénaristes...

Je renacle à dire cela car je considèrerai toujours la littérature en tant que genre d'expression narrative comme supérieure au cinéma, mais je préfère le film de Schnaffer au roman... Cela dit, Pierre Boulle développe des aspects que le film n'a pu traiter, et s'attarde sur d'autres points. Pas de débats entre créationnistes et évolutionnistes dans le livre, par exemple, et c'est parfaitement logique : c'est un roman français, et en Europe ce débat est depuis longtemps dépassé...

Bref, malgré quelques lourdeurs de style, je recommande la lecture du roman de Pierre Boulle. Même si, comme moi, vous avez vu La Planète des singes de 68 et aussi celui de Burton, vous n'aurez pas l'impression pour autant de lire une histoire que vous connaissez déjà.

Très intéressant. Dis-moi, en gros, quelles sont les différences majeures entre le livre et le film ? Outre les réflexions darwiniennes...

Ce serait un peu long d'en faire l'inventaire, je te conseille de lire le roman pour t'en rendre compte par toi-même, il est d'ailleurs très court et se lit en quelques heures...

Ah ouais ? Je pensais qu'il s'agissait plus d'un gros bouquin bien long du style Le Seigneur des Anneaux de Tolkien. Dans ce cas, à l'occaz, je n'y manquerais pas.

Ah non c'est un bouquin tout court, l'édition que j'ai (dans la collection Livre de poche) mais moins de 200 pages.

J'ignorai qu'un bouquin existait sur ce film culte .

Réalisé par Franklin J. Schaffner
Écrit par Michael Wilson & Rod Serling
D’après le roman de Pierre Boulle
Musique de Jerry Goldsmith
Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, James Whitmore, James Darris, Linda Harrison


Un vaisseau spatial se crashe dans les eaux d’une planète inconnue. Seuls 3 survivants parviennent à la surface. Explorant cette nouvelle terre, Taylor et ses deux compagnons tombent rapidement sur un tribu d’Hommes primitifs. Mais leur découverte est soudain interrompue par l’attaque d’humanoïdes doués de parole, des Singes évolués. Taylor est capturé et devient le sujet d’étude d’une psychologue animale…



Il est des chefs-d’œuvre intemporels qu’on ne se lasse pas de re-découvrir, et La Planète des Singes en est le plus bel exemple. Véritable réflexion morale sur la condition humaine, La Planète des Singes s’impose d’entrée de jeu comme un métrage intelligent, admirablement bien pensé, au fond riche et plein de surprises. Mais pas seulement, La Planète des Singes est aussi l’un des plus grands films de SF jamais réalisés, doublé d’un film d’aventure et d’action. Bien entendu, la forme a un peu vieilli, les costumes et maquillages ne font plus sensation. Cela dit, La Planète des Singes n’a nul besoin de maquillages sophistiqués pour conserver son impact. Ici, on ne cherche pas à défier la technologie ou à se surpasser en matière d’effets spéciaux ; non, l’heure est à la réflexion, et l’on se concentre d’autant plus sur ce que les personnages ont à dire plutôt que sur l’ingéniosité des créateurs.



Ainsi, les débats entre Taylor et les Singes soulève de plus en plus de questions. Le Dr Zaïus incarne la figure religieuse contestant les découvertes scientifiques, à laquelle durent se confronter nombre d’éminents scientifiques dans le passé tels que Copernic, Darwin ou encore Freud. Et Darwin tient évidemment la place d’honneur dans ces réflexions. Les débats amènent un darwinisme inversé selon lequel ce n’est plus l’Homme qui descend du Singe mais bien le Singe qui descend de l’Homme. Taylor se présente un peu comme le « chaînon manquant » entre son espèce disparue et la nouvelle. Comme l’être incompris et rejeté de tous. D’ailleurs, le passage où les habitants lui jettent des pierres et le séquestrent n’est pas sans évoquer la Gethsémani, le parcours de croix du Christ, lynché par des pairs qui ne le comprennent pas. Mais ce, dans un contexte bien différent : ce n’est pas la venue d’un Homme pour témoigner de l’existence de Dieu, mais la venue d’un Homme pour anéantir les bases d’une religion simiesque proche du christianisme. Une sorte d’Antéchrist en somme. Un messie de la science.



Outre les questionnements théologiques et évolutionnistes, La Planète des Singes permet de réfléchir au sort des Hommes, à la manière dont ils traitent leurs égaux. Dès l’introduction, Taylor se demande si les Terriens continuent à s’entretuer. Et les débats entre Zaïus et Taylor approfondissent la question jusqu’à dénoncer leur penchant pour la guerre. La scène finale – un moment culte de l’histoire du Cinéma, par ailleurs – ne vient que confirmer les inquiétudes de Taylor. Oui, cette planète est bien la Terre. Oui, les Hommes sont bien allés jusqu’à dévaster leur espèce, comme le craignait déjà Albert Einstein en son temps.




Mais sortons de ces questionnements philosophiques pour nous concentrer sur le film en lui-même. Schaffner semble s’être largement investi dans cette entreprise, allant des travellings couillus aux mouvements de caméra novateurs, en passant par des prises de vue grandioses. La belle photographie va de pair avec les décors somptueux du métrage, qu’il s’agisse des déserts ou de l’architecture des bâtisses. À cette magnifique réalisation s’ajoute un score musical inoubliable, à la fois entraînant, mélodieux et terriblement stressant.
Enfin, on ne saurait imaginer La Planète des Singes sans Charlton Heston. Grâce à sa gueule inoubliable et son incontestable talent, Heston fait de Taylor le personnage fort, humain, cohérent, incompris et rejeté dont avait besoin La Planète des Singes. Bien que masqué, le reste du casting tient une performance irréprochable. On regrette peut-être un peu que leur démarche, leur comportement ne soient pas aussi simiesques qu’ils le devraient. Mais, après tout, qu’importe !



Que dire de plus ? La Planète des Singes est et restera un chef-d’œuvre incontournable, tant par les questionnements qu’il soulève que par sa forme. Pierre Boulle n’aurait pu rêver meilleure adaptation de son roman, et Schaffner meilleur métrage. La Planète des Singes atteint tout bonnement la perfection. Un chef-d’œuvre inégalable !



Note : 19/20

Quel fin

Horreur.Net a écrit:J'ignorai qu'un bouquin existait sur ce film culte .

Ce n'est pas un bouquin SUR le film, c'est un roman dont est tiré le film... Les trois quarts des films (et je suis léger) sont des adaptations de roman, de toute manière.